Depuis bientôt 10 ans dans la sphère numérique, Henri LOTIN occupe aujourd’hui une place prépondérante dans le marketing digital.
Omenkart : quelle est ta définition du marketing digital ?
Henri Lotin : Tout d’abord il est important de préciser que le marketing digital c’est d’abord du marketing. Le but du marketing étant de créer de la valeur en gagnant le cœur des gens et par ricochet les parts de marché. Il s’agit ici d’apporter quelque chose en plus aux entreprises. Le digital n’est qu’un canal pour exprimer un ensemble de notions qui sont régies par les marchés et les comportements ; et ces notions, on les doit au marketing.
Omenkart : Tu es un acteur de cet écosystème depuis près de 10 ans, quelles évolutions avez-vous observé ?
Henri Lotin : Déjà internet a beaucoup démocratisé les choses. Ceci a quand même un revers car il existe beaucoup d’imposteurs. Cependant, c’est aussi une opportunité, car les clients peuvent faire la différence entre ceux-là et les professionnels. Ensuite, on a facilement accès à des contenus de qualité. Et pour terminer, je dirai que puisqu’on est à l’ère du digital, on est passé de la notion de visibilité (espace – qui m’a vu ?) à celle de notoriété (attention – qui sait que j’existe, qui sait ce que je fais ?). Nous ne sommes plus dans la lutte pour l’espace, nous sommes dans la lutte pour l’attention.
Omenkart : Quelles sont selon vous les perspectives d’avenir pour ce métier ?
Henri Lotin : Elles sont nombreuses, de nouveaux métiers naissent. Le marketing digital est tourné aujourd’hui vers l’engagement consommateur. Et de plus en plus de nouveaux concepts voient le jour à l’instar des « snacks contents » (petits contenus « vidéos de préférence » digestes donnant l’impression d’être amateurs « mais qui ne le sont pas forcément », dont l’idée est de susciter le maximum d’engagement autour d’une marque) et bien d’autres.
Omenkart : Le contexte camerounais est-il favorable à l’entrepreneuriat numérique ?
Henri Lotin : Pour moi, non ! D’abord à cause de la mauvaise couverture réseau (et surtout au faible taux de pénétration d’Internet) et aussi le manque d’infrastructures. Dans le e-commerce par exemple, il est difficile d’aller au-delà de DOUALA, YAOUNDE et BAFOUSSAM. Et même dans ces villes là il y’a un problème d’adressage (qui est en cours de traitement grâce au e-commerce en partie). Tant qu’on (tous les acteurs : État, opérateurs et consommateurs) ne mettra pas en place les bases, tout est voué à l’échec.
Omenkart : Un dernier mot ?
Henri Lotin : Dans toutes choses il faut suivre le process. Ne pas rester dans la théorie, mais aller sur le terrain pour discuter avec les personnes cibles dont nous voulons résoudre les préoccupations. Et surtout arrêter l’autosuffisance et cultiver l’humilité.
Félicitations 🎊